Les alignements de Carnac, en Bretagne, ont été érigés au néolithique, entre le Ve et le IIIe millénaire avant notre ère.
Ces lignes relativement parallèles se trouvent sur les sites de Kermario, Mémec, Le Manio et Kerlescan.
Les 2800 menhirs laissés à l’état brut, s’étendent ainsi sur une zone de 4 kilomètres.

Les menhirs ont été placés suivant une architecture réfléchie. Outre leur placement en files, ils ont été érigés à intervalles réguliers: le’espace entre chaque menhir est moins important que celui séparant chaque ligne. De plus, les menhirs les plus massifs se trouvent aux extrémités occidentales de chaque site.

Le Ménec

La partie la plus occidentale du site est constituée de menhirs du Ménec. Les menhirs, dont le nombre varie entre 1055 et 1170 selon les sources, et dont certains atteignent 4 mètres de hauteur, sont répartis sur 11 files, sur près de 1 kilomètre de longueur et 100 mètres de largeur. Un cromlech, dont il reste encore 71 menhirs, précède les alignements.

Kermario

L’ensemble de Kermario se compose de plus de 900 menhirs répartis en 10 files sur 100 mètres de largeur et plus de 1 kilomètre de longueur. Les plus grands menhirs dépassent les 3 mètres. Une partie des alignements a été détruite au XIXe siècle lors de la construction de l’étang de Kerloquet.

Comme au Ménec, les alignements sont précédés d’une enceinte mégalithique, mais elle prend ici la forme d’un quadrilatère et a été surnommée « quadrilatère du Manio ».

Kerlescan

Kerlescan est l’ensemble de menhirs le mieux conservé, mais également le plus petit, avec 540 menhirs répartis en 13 files sur 350 mètres de longueur et 140 mètres de largeur. Les alignements se terminent par une enceint rectangulaire dont il reste 39 menhirs sur trois côtés. Cet ensemble se distingue des autres par une orientation différente : il est orienté est-ouest alors que les autres alignements sont orientés sud-ouest/nord-est.

Quelle signification ?

Les interprétations les plus folles ont été proposées pour expliquer la présence de ces champs de menhirs et il ne faut pas oublier qu’une partie des pierres ont aujourd’hui disparu sans qu’il soit possible d’ne déterminer le nombre.

Aussi, nous ne pouvons pas savoir si ces mégalithes n’étaient pas accompagnés de pierres plus petites. Faut-il analyser chaque ensemble séparément ou considérer qu’ils constituent une seule entité ? Aujourd’hui encore, les chercheurs ne peuvent qu’émettre des hypothèses.

Pour le placement en files, il existe deux théories principales : il pourrait s’agir soit d’une direction, un peu comme un chemin processionnel, soit au contraire d’une barrière, d’une limite.

Le nom de Carnac provient du mot « cairn », un amas de pierres permettant de signaler un lieu particulier. Il est alors possible que les menhirs servent à marquer l’emplacement de sépultures. De plus, l’orientation des différents alignements pourrait laisser penser à un culte solaire. En effet, Kerlescan est orienté est-ouest, ce qui correspond à l’orientation du Soleil pendant l’équinoxe, et Kermario et le Ménec sont orientés sud-ouest/nord-est, soit l’axe de solstice d’été, ce qui n’est pas sans rappeler un autre ensemble mégalithique du nom de Stonehenge.

Tailleurs de menhirs

Contrairement à une idée véhiculée par Obélix, le célèbre et irréductible Gaulois tailleur et livreur de menhirs, ces derniers ne datent pas de l’époque gauloise.
Ils sont en effet bien plus vieux, puisqu’ils remontent au néolithique. C’est René Goscinny qui a voulu faire un petit clin d’œil historique et insérer cet anachronisme devenu célèbre.
Le site de Carnac apparaît dans Astérix en Hispanie, publié dans Pilote puis en tant qu’album en 1969.